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Par cette alliance, Néron, déjà fils adoptif de Claude, s’enracinait de plus en plus dans les droits de la famille impériale. D. Junio, Q. Haterio Coss. sedecim annos natus Nero Octaviam Cæsaris filiam in matrimonium accepit. » (Tacit., Annal., lib. xii, cap. 58.)

Page 293. C’est elle qui t’a ravi le jour ô mon malheureux père !

N’est-ce pas cette même Agrippine
Que mon père épousa jadis pour ma ruine,
Et qui, si je t’en crois, a de ses derniers jours,
Trop lents pour ses desseins précipité le cours ?
(Racine, Britannicus, acte i, sc. 3.)

Il mourut ; mille bruits en courent à ma honte.
(Ibid., acte iv, sc. 2.)

L’empoisonnement de Claude n’est pas douteux, ; et les historiens s’accordent à dire que ce fut avec du poison de champignons que sa femme lui ôta la vie.

....... Minus ergo nocens crit Agrippinæ
Boletus ?

dit Juvénal. Suivant Tacite (voyez Annales, liv. xii, chap. 67), on lui donna bien, sur l’indication de la célèbre Locuste (diu inter imperii instrumenta habita), du poison de champignons mêlé dans un mets agréable, « infusum delectabili cibo boletorum venenum ». Mais, par un effet, soit de la sottise de Claude, soit de son ivresse, le poison ne parut pas produire d’effet ; un flux de ventre d’ailleurs vint au secours du prince. Alors Agrippine eut recours à un médecin nommé Xénophon qui, sous prétexte de faciliter le vomissement, introduisit, dans le gosier de Claude, une plume enduite d’un poison plus actif.

Voyais fuir devant toi les Bretons. — Voyez Tacite, Annales, liv. xii, chap. 31 et suivans, sur la guerre contre Caractacus et la reine Cartismandua.

Page 295. Qui elle-même expira par celle de son fils. Les détails de la mort d’Agrippine sont assez connus ; on les trouvera d’ailleurs ci-après. Voyez acte i, sc. 4 ; acte iii, sc. 1. Voyez aussi Tacite, Annales, liv. xiv, chap. 2 et suiv., et la Vie de Néron, par Suétone.

Ce fils criminel a de plus empoisonné son frère. — Voyez Racine,