Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 1.djvu/125

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qui étaient devant les fenêtres de ces appartemens. Comme ils contemplaient avec un curieux empressement le Roi et la Reine qui se montraient de temps en temps aux fenêtres, j’entendis plusieurs femmes se dire : « Voyons donc cette Reine avec toute sa méchanceté. » J’allais quelquefois aux Thuilleries faire ma cour ; la contenance de la Reine était digne d’admiration. Captive réellement au milieu des bourgeois préposés pour garder son palais, elle paroissait supérieure aux événemens, et profondément affectée, elle montrait un visage calme, et savait allier la dignité souveraine, avec les ménagemens dictés par la politique envers une foule de bourgeois enorgueillis d’être admis dans le palais des rois ; la plupart surveillant indécemment ses actions, épiaient jusqu’à ses regards et