Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 1.djvu/126

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à ses gestes, pour y lire sa pensée et démêler le degré d’affection qu’elle avait pour ceux qui l’approchaient. Le trône avoit été à demi renversé, la majesté royale avilie ; la puissance souveraine avait cédé à la violence populaire, et, le croirait-on ? rien ne semblait avoir changé dans Paris, où régnait le même luxe, le goût du plaisir, celui du jeu et le même empressement pour les spectacles. L’Assemblée ne paroissait être qu’un sujet de conversation plus varié et plus animé. Les Aristocrates et les Démocrates se trouvaient dans les mêmes maisons. Les plaisanteries se mêlaient au récit des plus importantes discussions ; on ne songeait plus le lendemain à la scène souvent tragique de la veille. Telle est la mobilité du caractère d’une nation, qui oublie promptement le mal passé, et toute