Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 1.djvu/189

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permit pas à un grand nombre de profiter de ce secours ; on demanda un prix exorbitant de ces voitures, et il y en eut une qui fut payée cinquante louis pour deux journées de marche. La troupe infortunée arriva enfin à Turin ; lieu si désiré et qui nous semblait devoir être le terme de nos malheurs ; mais en arrivant, nous vîmes affiché au coin des rues, un règlement qui défendait aux Français de séjourner plus de huit jours à Turin et dans les états du roi de Sardaigne. Les hommes qui étaient en état de servir prirent le parti de se rendre à l’armée de Condé, au moyen de quelques secours qu’ils se procurèrent ; les femmes, les enfans, les vieillards obtinrent ensuite la permission de rester ; mais le séjour dans la ville était trop cher pour des personnes réduites à la plus affreuse