Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 1.djvu/212

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et qu’un bienfait a de prix quand il vient d’une main chère ! Mais, ma tendre amie, rassurée en ce moment sur le passé, que l’avenir est inquiétant ! Cette malheureuse guerre durera-t-elle encore long-temps ? Les transes continuelles qu’elle me fait éprouver ne peuvent se décrire ; des grades, des rubans peuvent-ils servir de compensation à tant d’inquiétudes. La paix, l’union, les douceurs d’une tendre intimité ne sont-elles pas mille fois au-dessus du vain plaisir de faire parler de soi, d’entendre les autres parler de ce qu’on aime ? Je ne suis pas politique, peut-être les intérêts de mon cœur font-ils illusion à mon esprit, mais je suis bien tentée d’être de l’avis d’un homme d’esprit, qui soutenait chez ma mère, que les Puissances n’auraient pas dû se mêler des affaires des Français, qu’il aurait été