grades avec le temps, qu’on ait été plus ou moins exposé, cela est indifférent. Il se porte bien ; mais des quartiers d’hiver, il n’en faut point attendre ; voilà ce qui nous désole tous deux. La certitude que d’ici à quelque temps les coups de fusils et les canons des Patriotes n’atteindront point mon ami, remplit mon ame de joie. Ma mélancolie a été dissipée par ces heureuses nouvelles. Cela contredit un peu l’opinion où vous étiez que c’était mon physique qui souffrait ; mais comme je suis plus portée à vous donner raison qu’à moi, je crois que tout cela peut s’accorder. La première disposition venait de mon physique ; mais une commotion morale pouvait la changer, et c’est ce qui est arrivé. On a vu des paralitiques marcher à l’approche du feu d’une incendie qui gagnait leur habitation.
Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 1.djvu/69
Apparence