Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 1.djvu/81

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ont une certaine réserve qui présente l’image de l’indifférence ; mais dès qu’il est question de quelque chose qui tient à la générosité du cœur, à la sensibilité de l’ame, on la voit s’animer, et s’il s’agit de sa fille, le son de sa voix change, ses regards, ses gestes, tout prend chez elle le caractère du sentiment. Il faut à présent vous parler de la fille. Figurez-vous une femme de vingt ans, dont les traits ne semblent manquer d’une extrême régularité que pour avoir quelque chose de plus frappant. De légères marques de petite vérole paraissent aussi jetées çà et là pour donner plus de piquant et de variété au plus beau teint qu’on puisse voir. Je sais combien les descriptions de la beauté d’une femme sont insipides ; j’abrège donc, et je finis en vous disant que sa physionomde rassemble tout ce