qui peut plaire et toucher, et que son esprit sans jamais surprendre ne laisse rien à désirer ; ce qu’elle dit attache, et satisfait d’abord l’ame encore plus que l’esprit ; mais en réfléchissant un moment, on trouve que l’esprit ne peut aller plus loin. Son mari est en ce moment à Vienne pour un grand procès, dont la famille redoute l’issue ; elle est menacée de perdre la moitié de sa fortune. Voilà les personnes qui ont bien voulu me recevoir, et vous voyez que je dois me trouver fort heureux ; mais je me reproche d’abuser de leurs bontés par la longueur de mon séjour. Elles s’opposent à tout projet de départ, jusqu’à ce que je sois entièrement guéri, et il n’est pas vraisemblable que ce soit avant six semaines ou deux mois. L’oncle vient tous les matins passer une heure avec moi,
Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 1.djvu/82
Apparence