Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 1.djvu/92

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à croire que la rareté des objets aimables, que l’occupation, doivent maintenir le cœur dans un calme heureux, et que les sentimens que nous inspire la nature pour nos proches, et la douce chaleur de l’amitié peuvent suffire à la tendresse du cœur le plus aimant. Le Marquis prétend s’être fait l’idée d’une femme digne d’être aimée, telle qu’il est bien difficile d’en rencontrer une semblable ; mais il est sensible et son cœur fera illusion à son esprit, et appelera le secours de l’imagination pour orner des plus rares qualités, l’objet qui fera quelqu’impression sur lui ; que je le plaindrais s’il avait aimé tendrement la femme qu’il a perdue d’une manière si tragique. Adieu, ma tendre amie, renvoyez-moi au plutôt l’écrit que je vous confie.

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