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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/340

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s’était dit, j’ai répondu que je ne m’étais jamais mieux portée. Nous avons été dîner chez lui, comme nous en avons l’habitude tous les jeudis ; j’ai remarqué quelques signes d’intelligence entre lui et ma mère, et qu’il avait mis un de ses plus beaux habits et sa croix de diamant, mais je n’en ai pas cherché la cause ; il a joué un peu plus long-temps que les autres jours ; enfin à sept heures au lieu de partir il nous a engagés à venir voir son orangerie, dont il a fait une galerie. Jugez de ma surprise en la trouvant tout illuminée et remplie d’une très-brillante assemblée. Une de ses vieilles amies avait invité plusieurs personnes à Francfort, et dans les environs, et faisait les honneurs en nous attendant. Nous avons été reçus au son de tous les instrumens. Mon oncle a cru que je serais comblée de joie, et il m’a