pas mal, parce que j’avais loué la moitié du pavillon que j’occupe à un Patriote Hollandais, qui avait quitté son pays pour toutes ces querelles qui sont là comme dans cette France ; car personne n’est tranquille aujourd’hui. Ce Hollandais était un bien honnête homme, bien tranquille, ma femme lui faisait sa petite cuisine, je lui abandonnais une partie du jardin qu’il cultivait pour son amusement, et il était fort content du père Schmitt qui, voyez-vous, ne demande qu’à vivre, et voudrait que tout le monde fût heureux. Notre Hollandais nous donnait pour tout cela cinquante florins par mois, en beaux ducats de Hollande, et comme ils disent, cordonnés ; cela mettait beaucoup d’aisance dans notre ménage, et je regrette bien ce bonhomme-là, qui je crois, nous regrette aussi ; car il
Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/35
Apparence