Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/55

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quelquefois entendue parler de mes malheurs ; mais vous ignorez par quels affreux chemins j’étais parvenue à une félicité qui n’a duré que peu d’instans. L’intérêt que j’ai eu le bonheur de vous inspirer et à votre aimable amie, m’a fait naître l’idée de mettre par écrit les événemens extraordinaires de ma vie ; je vous en avais promis le récit ; j’ai profité de mon loisir pour les adresser à mes deux amies, à qui je demande le secret pour ma vie, elle ne sera pas longue, je crois ; mon corps épuisé par des secousses trop vives, ne fait plus que languir, et mon ame seule semble le soutenir. Je quitterai incessamment Carlsbath qui ne convient pas à ma santé, et j’aurai bien du plaisir à vous revoir dans mon petit hermitage du Rhingau. Adieu, ma chère amie, adieu, mes chères amies, je vous