Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/64

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et quelquefois je suis tentée de croire que son mal n’aura pas de suite ; elle en augure autrement : j’ai perdu, me disait-elle hier, deux amies de la maladie dont je suis atteinte, et la marche m’en est connue ; elle s’est arrêtée en disant : il ne faut pas chagriner mon Émilie et son aimable amie. Le médecin, sans s’expliquer positivement, m’a donné beaucoup d’inquiétude : c’est là, m’a-t-il dit en portant la main sur son cœur, qu’est le principe du mal. Quelle affreuse position aussi que la sienne ! elle était au comble de ses vœux, elle venait d’épouser un homme qui lui était cher depuis long-temps, et la fortune qu’elle avait, était immense pour une Émigrée. Elle m’a promis de me confier ce qu’elle appelle ses aventures : mariée très-jeune elle a été très-malheureuse, et ensuite a voyagé