Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/65

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en Italie. Quels peuvent être les malheurs d’une femme jeune, riche, agréable et d’une naissance distinguée ? Elle n’a point été à la cour, son premier mari est mort depuis cinq ans, et ce n’est que depuis quelques mois qu’elle tremble pour les jours du Vicomte. Elle parle souvent de l’injustice des hommes, de la légéreté de leurs jugemens, et lorsqu’elle entend raconter des histoires scandaleuses de femmes, elle me dit quelquefois en soupirant : peut-être que tout ce que l’on dit n’a aucun fondement ; peut-être ne sont-elles que malheureuses. Vous conviendrez avec moi, ma chère amie, que ses manières si simples et si décentes, ses discours si mesurés, sans pédanterie, ses sentimens nobles et généreux doivent être de sûrs garans que son indulgence ne vient pas du besoin qu’elle en a pour elle-même ;