Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/166

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mon amie. Combien la destinée nous est favorable ! sera-t-il sur la terre une société aussi heureuse que la nôtre, lorsque nous serons réunis tous les quatre avec la Duchesse, enfin avec votre mère, avec votre généreux oncle, Charlotte qui devient de jour en jour plus intéressante, et qui finira par avoir un sort digne d’elle ? Est-il un genre de sentimens qui manquera à nos cœurs ?… l’amour, l’amitié, la reconnaissance, c’est là tout ce que j’ai trouvé dans la langue Française ; ah qu’elle est pauvre pour les cœurs, cette langue si élégante ! Toujours aimer, pour tout ! On aime sa maîtresse et son ami, la chasse, le vin ; quelle profanation d’un mot sublime, et combien il faudrait créer d’expressions pour rendre sensibles les diverses affections du cœur !… Votre seule famille rassemble des personnes dont