Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/167

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chacune éprouve des sentimens différens : dans l’une règne l’inépuisable tendresse d’une mère pour sa fille, mêlée à un sentiment de supériorité qu’inspire la plus légitime des autorités ; dans l’autre la tendresse d’une fille jointe à la docilité, à la vénération, à la reconnaissance. Quel terme peut rendre l’amour à la fois vif, paisible et légitime de deux époux, qui a été long-temps traversé par mille obstacles ; et l’affection de ce bon Commandeur, composée d’un penchant naturel qui le porte vers sa nièce, et d’un peu d’orgueil qui se complaît dans ses perfections, en la regardant comme une propriété ; son amitié pour le Marquis, dans laquelle, à l’estime des plus excellentes qualités, se joint la considération pour un grand nom, et un peu de vanité qu’inspire la puissance de lui restituer une