Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/191

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n’hésite pas, ô ma divine amie ! mais mon cœur est déchiré, et mon esprit presque égaré en consommant un aussi douloureux sacrifice. Il faut que je vous fuie, au moment où l’espoir brille à mes yeux. Ah ! combien la perspective du bonheur se recule dans un affreux lointain !… Mais quoi, est-il vrai que je vous quitte ? est-il donc dans l’univers entier une force qui puisse m’y contraindre ? Malheureux que je suis ! elle existe cette force, c’est mon roi, c’est l’honneur !… Vous m’appelez je crois, ma chère Comtesse, vous me retenez et me dites : « quel engagement avez-vous pris ? n’avez-vous pas déjà assez fait ?… vos blessures sont à peine guéries… » Ah ! si vous m’appeliez !… J’en frémis… que deviendrais-je ? mais vous ne seriez plus alors cette céleste Victorine que j’adore ; cette