Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/226

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bonheur pour moi, pour nous. Je pressais depuis long-temps ma nièce d’aller dîner à deux lieues d’ici, chez ma bonne amie la comtesse d’Alfinbourg, et elle avait enfin accepté ; mais sa mère qui est incommodée, n’a pu venir avec nous ; elle m’a dit pendant la route, qu’elle avait reçu une lettre du Marquis, qui la rassurait beaucoup, en lui mandant qu’il avait passé plusieurs jours aux avant-postes, mais qu’il était rentré dans la ligne. Je lui ai expliqué ce que c’était, et elle a paru fort tranquille. Hélas ! Mademoiselle, mon cœur saigne en me rappelant les espérances auxquelles s’est livrée ma pauvre nièce. Nous avons parlé de divers arrangemens, et je l’ai assurée que le mois de janvier ne se passerait pas, sans qu’il se formât une alliance qui ferait notre bonheur à tous. Quelle reconnaissance ne