Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/231

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ces coquins de Patriotes, et je courais comme un fou, pour envoyer des cavaliers à leurs trousses et le rattraper. C’est moi qui ai fait part de ce malheur à monsieur le Vicomte qui commande le corps, et il a été bien fâché. Il m’a dit comme ça : Bertrand venez demain chez moi, j’y suis été, et je ne pouvais lui parler, tant la douleur me serrait le cœur. Ce bon seigneur m’a pris la main, et il avait lui-même les larmes aux yeux, « Vous perdez un bon maître, mon cher Bertrand, et moi un excellent ami. Mais Monsieur, lui fis-je, il ne mourra peut-être pas ? — Ah ! mon ami, il faut le regarder comme mort entre les mains de ces gens-là, et je sais qu’ils le mènent à Paris ; » et puis il m’a dit : « voilà un paquet qu’il faut porter à monsieur le comte de Longueil ; il renferme les dernières volontés du