Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/232

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Marquis, et je crois savoir ses intentions pour vous, dont vous n’aurez pas lieu d’être mécontent. Voilà cent douze ducats qu’il m’avait remis il y a trois jours. Servez-vous-en pour les frais de votre route, et vous remettrez le reste à votre arrivée à monsieur le comte de Longueil. » J’ai baisé mille fois les mains de ce bon seigneur, et je suis parti pour aller trouver monsieur le Comte. Quand j’ai paru devant cet honnête homme, il m’a dit aussitôt : « mon pauvre Bertrand, je suis sûr que vous êtes bien affligé, » et il a levé les mains au ciel ; ensuite il a ouvert le paquet de monsieur le Vicomte. J’ai remis à monsieur le Comte cent six ducats, des cent douze que m’avait donnés monsieur le Vicomte, en lui disant que j’avais tâché de dépenser le moins possible. « Le tout vous appartient mon