Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/233

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cher Bertrand, et vous êtes plus riche que vous ne pensez. » Il a ouvert alors un petit tiroir où il m’a montré des rouleaux. Je n’en ai jamais tant vu, ma chère Jenny, et j’étais là comme une pierre, d’étonnement, et il en a compté neuf d’une fois, en disant cela fait dix ; tu entends, parce que j’en avais cent, et il en a compté encore plus de deux cents, et il m’a dit : « tout cela vous appartient mon cher Bertrand. » Je me suis mis à pleurer. « Ah ! Monsieur, lui fis-je, monsieur le Marquis était bien bon ; mais comment peut-il donner tout cela à Bertrand ? il ne mérite pas cela Monsieur ; qu’il ait un morceau de pain, voilà qui est bon pour lui. Vous n’êtes pas le seul, m’a dit monsieur le Comte, à qui le Marquis a songé en mourant, et voilà des fonds considérables que l’on a trouvé moyen de