Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/239

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dans un monde où il fera bien plus beau : n’est-ce pas Monsieur ? » s’adressant au médecin. Cette scène a fini par un long assoupissement, et à son réveil elle a été encore plus agitée ; toujours parlant de bourreaux et de guillotine, comme s’ils étaient sous ses yeux. Elle continue à ne rien prendre, elle est insensible aux pleurs de sa mère, et à ceux de son oncle, ainsi qu’aux miens. Je ne sais comment je puis soutenir ces déchirantes scènes ; ma mère veut que je revienne chez elle ; mais je la conjure de me laisser ici jusqu’à votre arrivée. Adieu, madame la Comtesse, combien votre ame doit souffrir au milieu de tant d’infortunes, qui se succèdent pour la déchirer ! heureusement votre courage égale votre sensibilité.

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