Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/250

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visage tout en sang ; elle fait des cris qui sont entendus au fond de la cour. J’ai frémi lorsqu’en entrant ce matin, je l’ai entendu dire : « on coupe ses cheveux, qu’on me les donne… ah ! gardez tout bourreaux ! » Le médecin vient d’entrer, il a prié le père et la mère de la Comtesse de sortir, et a fait refuser la porte au Commandeur. Il s’est ensuite approché de la malade et a levé les yeux au ciel. Je lui ai demandé s’il y avait quelque nouvel accident. Hélas ! m’a-t-il dit, elle a des soubresauts dans les tendons, c’est un symptôme bien fâcheux ; sortez de grâce, Mademoiselle. Je n’ai pas voulu la quitter, et je me suis fait apporter à dîner dans son cabinet de toilette. Adieu, Madame, à demain : mes yeux sont enflés et ma tête est étonnée ; il semble qu’elle va se fendre. Vous êtes attendue par toute la famille,