Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/55

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le rôle de Cicéron et je pris celui de Pétrone. Le goût des lettres et l’amour d’une vie voluptueuse amortirent en peu de temps mon ambition, et jusques à l’assemblée des Notables je ne fus occupé que des lettres, de mes plaisirs et du bien que je pouvais faire aux hommes.

La perspective des États-généraux réveilla une partie de mes anciennes idées, mais elles étaient tempérées par l’âge. La grande scène qui s’ouvrit bientôt après leur assemblée, excita tout mon intérêt. Je pensai qu’il serait possible d’assurer la liberté et la propriété, et que le désir même de conserver ses richesses, qui rend égoïste, pourrait dans un siècle corrompu créer en quelque sorte un esprit public. Je me faisais donc l’idée d’un gouvernement tel que le peint Tacite, et qui est le mélange des trois