Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/54

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Depuis cette époque je ne songeai qu’à faire aux hommes qui m’environnaient, tout le bien que comportaient mes facultés. L’organisation des êtres animés me parut être ce qu’il y avait de plus admirable dans la nature, et respectant jusqu’à la vie des animaux, je répétais souvent avec enthousiasme ces sublimes vers de Métastase :

« Il torre altrui la vita,
« E facotta commune
« Al più vil della terra. Il dar’ la è solo
« De’ numi e de’ regnanti. »

Je me livrai à l’étude, mais désespérant de pouvoir approfondir le système physique et moral de l’univers, je me bornai bientôt aux ouvrages de pur agrément. Les plaisirs sont la seule ressource de l’homme ardent et passionné dont l’ambition est contrariée : je ne pouvais prétendre à jouer