Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/64

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n’en serait pas de même des idées de liberté, appuyées de l’exemple d’une grande nation, ornées de la gloire du succès. Je ne serais pas étonné que le chef de l’Empire, frappé de ces considérations, ne proscrive à la paix la langue française de sa cour et de ses états, n’interdise l’entrée des ouvrages écrits en cette langue et ne renvoie de son armée tous les déserteurs Français. Une langue, ne peut être dominante, sans que les idées qu’elle transmet ne prennent un grand ascendant sur les esprits, et une nation qui parle une autre langue que la sienne, perd insensiblement son caractère.

Après avoir passé une assez longue vie, dans un cercle de plaisirs et d’émotions agréables, la Révolution marchant à pas de géant m’a fait connaître que j’aurais peine à me dérober aux