Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/81

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à l’échafaud, et avait cessé de vivre avant que la hache l’ait atteint. Je frissonne d’horreur à ce récit, et je l’épargnerais à votre sensibilité, s’il n’était intéressant d’en dérober les affreuses circonstances au fils du malheureux Comte. Tâchez donc, madame la Duchesse, d’éloigner de lui les papiers publics, afin qu’il ignore, s’il est possible, la déplorable destinée de son père ; sa mère a été sa victime des affreux spectacles de la Révolution ; deux de ses proches parens ont été immolés à ses fureurs, et la mort affreuse de son père ajoutée à tant de désastres, fait de notre jeune ami un des hommes les plus infortunés. Je n’ajouterai rien au triste récit que contient cette lettre, car mon esprit éprouve un affreux bouleversement d’idées. Adieu, ma chère et unique amie ; combien il me tarde de vous