Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/84

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reste seul abandonné à sa douleur, et je me rendrai demain auprès de lui. La cruauté semble chaque jour prendre en France de nouvelles forces, il n’est point de villes qui n’ait l’abominable ambition d’imiter les fureurs de la Capitale. Je tremble pour ma grand’mère qui est demeurée à Paris ; vous connaissez mon respect pour elle, et mon tendre attachement ; ses quatre-vingts ans ne seront pas un motif d’indulgence pour les tigres de la France. La mort du comte de St. Alban renouvelle et augmente toutes mes terreurs pour elle, ainsi que pour quelques autres personnes qui me sont chères. Adieu, mon cher Président, je vous donnerai des nouvelles de notre ami, que je quitterai le moins qu’il me sera possible : vous connaissez les sentimens d’estime et le tendre attachement que je vous ai voués pour jamais.