Page:Sénancour - Rêverie sur la nature primitive de l’homme, tome 2.djvu/47

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
ce désir… …besoin plus pressant (Ibid., 13-16). Nous
n’avons plusieurs besoins actuels, que parce que notre
imagination inquiète parvient à mettre l’avenir dans le

[68]

présent même. Cette habi|tude de prévoyance nous
évite quelques maux, qu’elle remplace par le malheur
perpétuel de ne pouvoir retrouver durant une seule de
nos heures, cette libre insouciance dont jouissent les autres
êtres, et qui maintenant n’est plus dans l’homme que le
partage de l’enfance. Un mobile est nécessaire… …toujours
renaissans (Ibid., 17-18), ou plutôt successifs et
presque imprévus, doivent… …nos jours (Ibid.,
18-19) que la nature des choses entraîneroit avec tant de
facilité, mais qui sont devenus si pesans dès que nous
avons voulu les porter nous-mêmes. Des passions

[69, 70]

nombreuses… | … | …de la sagesse (Ibid., 19-64).
La première, c’est le vin,… …L’ivresse modérée (Ibid.,
n. 1, 1-2), c’est-à-dire bornée aux émotions vives et déjà
troublées, mais sans désordre involontaire, le premier
degré de l’ivresse nous ramène à l’état… …moment
de bonheur (Ibid., n. 1, 2-5). Cependant, quoique l’effort
habituel vers la sagesse soit d’un effet moins assuré, il
est préférable même dans le sens dont il s’agit ici ; car il
faut faire entre les moyens naturels et les moyens humains,
cette distinction indispensable, que si, dans les premiers,
le résultat présent est seul à considérer, parce que les
forces naturelles étant inépuisables, ces résultats seront
toujours reproduits, dans les derniers au contraire ce qu’il
faut surtout se proposer, c’est d’en prendre qui s’épuisent
difficilement. Toute ressource factice étant précaire, l’objet
n’est pas tant d’atteindre subitement au but, que d’y
rester. L’industrie humaine arrive facilement, mais elle
rétrograde, et le retour est l’écueil où elle échouera
toujours. Les voies de la sagesse ont aussi leurs ombres ;