Page:Sénancour - Rêverie sur la nature primitive de l’homme, tome 1.djvu/10

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D. — Enfin l’édition de 1833 (la quatrième) est intitulée simplement :


Rêveries, par de Sénancour. Troisième édition. À la librairie d’Abel Ledoux, 95, rue de Richelieu. Paris, 1833. In-8°, 409 pages.

Senancour la présente en ces termes (note b, p. 353) « De nombreux changemens avaient été faits, pour l’édition de 1809. Celle-ci en a subi d’aussi grands. Il serait difficile de les multiplier davantage sans dénaturer entièrement les anciennes Rêveries….. D’après l’intention de ne pas faire réimprimer Obermann, plusieurs passages en avaient été tirés, vers l’année 1808, pour être insérés dans les Rêveries et aussi dans de l’Amour. Obermann, au contraire, n’étant pas abandonné[1], il en résulte des répétitions (mais non dans les mêmes termes), pour lesquelles l’indulgence du public est implorée. Tant de remaniemens eurent lieu, et les projets d’édition furent soumis à tant de vicissitudes, qu’il est devenu à peu près impossible d’effacer toutes les traces de ce désordre. L’auteur a du moins pour excuse l’intention positive où il avait été de supprimer Obermann : alors il avait encore en vue à l’égard de ses divers écrits ce que les circonstances ne lui permettront pas d’exécuter. »

Au total, les Rêveries de 1833 forment un ouvrage presque entièrement nouveau[2].


    de penser qu’il est redevable d’une partie de son inspiration à l’auteur de René. – J’ai expliqué ailleurs (Sénancour. Sa vie, son œuvre, son influence. Fischbacher, 1907), pourquoi Senancour était résolu, en 1809, à supprimer Oberman ; on imagine aisément le sentiment assez complexe, mêlé de tendresse et de faiblesse paternelle, qui le déterminait, au moment du sacrifice, à sauver quelques fragments moins indignes. Je regrette qu’il ne s’en soit pas plus complètement expliqué.

  1. On sait qu’il venait d’être réédité.
  2. On remarquera que le nom de Senancour est imprimé sur les titres de ses divers ouvrages tantôt avec un accent aigu, Sénancour, tantôt sans accent, Senancour ; nous avons respecté ces variations dans notre transcription des titres des Rêveries, mais dans notre usage nous avons adopté la forme sans accent qu’employait Senancour dans ses signatures autographes.