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- jours, tous les poètes les ont chantés : tu soutiens et
- consoles notre vie, tu fais fleurir l’espérance sur tes traces
- annuelles, et vivifies nos jours flétris durant le sommeil de
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- la nature. Tu la montres toujours | jeune à nos yeux
- vieillis, et son immuable durée semble éloigner le terme
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- de nos jours rapides, comme s’il nous étoit donné de nous
- renouveler avec elle ; comme si chaque printemps n’abrégeoit
- pas notre vie passagère comme si nous n’étions
- pas des parties mortelles du tout impérissable.
- Heureux pourtant qui peut encore sentir ainsi, et n’a
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- point effacé, sous nos formes factices, son empreinte
- primitive ! Heureux l’enfant de la nature qui, libre d’un
- joug étranger, chérit la main féconde qui prépare les
- délices de l’année ! Heureux celui dont les misères et les
- ennuis n’ont point séché le cœur, qui ne s’est pas éteint
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- dans une froide langueur, qui sourit à la douce haleine
- du zéphyr [S 1] africain, renaît avec l’ombrage des forêts, et
- s’épanouit avec la fleur des prairies !
- Et moi aussi j’ai aimé le printemps ; j’ai observé le
- bourgeon naissant, j’ai cherché les prime-vères et le
- ↑
- À l’équinoxe de Germinal, le zéphyr, ou vent d’Afrique,
- pénètre dans le Nord, y fond les glaces, chasse les frimats et hâte
- la végétation.
- Cette acception est l’une des plus connues de celles que les
- anciens donnoient à ce mot.
- ↑ A. – 183. d’un tout. – N. 2, l. 1. À l’equinoxe de mars – 4-5. La poésie a rendu cette acception la plus commune de celles
- ↑ C, VIIIe Rêv., p. 42-44 l. 193-282. – 193-208. Nous aussi nous aimions le printemps, nous cherchions les primevères, nous avons vu la
Tous les cœurs ont senti les premiers beaux jours : ce retour annuel de l’espérance soutient notre courage. La nature reste toujours jeune devant nos yeux vieillis : cette immuable – 180. nos ans comme – 180-1. de renaître avec ce qui commence, comme –182-3. passagère, comme si l’éternel hiver n’étoit pas déjà dans nous. Jeunesse toujours nouvelle de l’inépuisable fécondité, heureux printemps des êtres, illusion immense de l’âme périssable !