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MANUEL
attribué à un ancien.
u avois résolu de ne point passer en vain. Sans doute- le Monde s’avance vers son but que tu ne peux connoître :
- mais toi, tu t’arrêtes, tu rétrogrades ; l’inaction ou les
- puérilités consument tes jours. Tes jours écoulés se
- reproduiront-ils dans un temps meilleur ? Pour l’homme,
- le présent est la vie : l’avenir n’en est qu’une répétition
- incertaine.
- Ce qui arrive, passe à jamais. De tant de choses que
- l’homme veut avec passion, en est-il une qui lui soit
- nécessaire ? Vis en toi-même, et cherche ce qui ne périt
- point. La pensée ne trouve qu’en elle l’aliment de la
- vie. Sois juste et fort : la Justice rend la pensée féconde
- et la volonté puissante.
- Tu t’attaches à ce qui n’est point ; tu sers des fantômes,
- et tu perds ce qui t’appartenoit. Ne vois que l’Intelligence
- qui soutient le monde, et l’Homme qui est auprès de toi
- dans l’immensité de l’être vivant. Il faut suivre
- l’intelligence ; il faut servir l’homme. Prépare, du moins, ce
- que tu ne peux établir : que la voie soit reconnue ; un jour
- l’on y marchera.
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- Cherche, avec les Sages, le centre et les fins | [sen]sibles
- des choses. Ne te sépare point de l’ensemble : regarde
- les Mondes. Souviens-toi de la Justice immuable, de la
- Vérité éternelle [1], de l’Ordre qui ne peut être soumis aux
- ↑ Vérité cherchée, fin de l’homme pensant : vérité connue, loi inviolable de l’homme social.