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- Pourquoi cette expression, le Grand Siècle ? Ce titre
- est plus juste quand on le donne à un homme ; alors il
- n’est pas exclusif. Après Alexandre, César fut grand ;
- après César, Charles le fut il y a mille ans ; et de nos
- jours, une manière plus décisive peut-être, ouvre encore
- des voies nouvelles au génie des combats et de la police
- des Empires.
- Si même les hommes étoient tous suffisamment éclairés,
- si par une supposition plus chimérique, ils étoient
- tous d’une entière bonne-foi, la gloire confirmée par
- plusieurs générations, seroit encore plus étendue, plus
- universelle que la gloire à qui le temps auroit manqué ; le
- partage seroit encore inégal entre des mérites également
- utiles, également rares et faits pour étonner. Le bruit le
- plus rapide de tous, celui des victoires, a besoin du temps
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- pour s’accroître ; il faut que les villes le trans|mettent
- aux campagnes, et que les navigateurs aillent le porter
- aux peuples reculés. De deux siècles mémorables, le
- premier sera d’abord le plus respecté mais quand un plus
- long temps les aura faits vieux tous deux, la différence
- des âges disparoîtra, les deux siècles seront également
- anciens ; alors le plus utile sera le plus vénéré.
- honnête homme, il ne manquoit pas d’esprit, | mais il n’avoit rien
- d’extraordinaire. Il s’étoit fait une idée basse de la philosophie de
- Descartes, parce qu’il en avoit entretenu l’auteur quelques momens,
- et qu’il n’avoit rien reconnu en lui de cet air grave et extraordinaire
- qui échauffe l’imagination. Il prétendoit même répondre suffisamment
- aux raisons de ce philosophe, lesquelles l’embarrassoient un peu, en
- disant fièrement qu’il l’avoit connu autrefois. Qu’il seroit à souhaiter
- que ces sortes de gens pussent voir Aristote autrement qu’en peinture,
- et avoir une heure de conversation avec lui, pourvu qu’il ne
- leur parlât point en grec, mais en françois, et sans se faire connoître
- qu’après qu’ils en auroient porté leur jugement. »
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- De la Recherche de la Vérité, Liv. V, chap.vii.
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