Page:Séverin - Poèmes ingénus, 1899.djvu/146

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L’OMBRE HEUREUSE




J’évoque, sous un ciel ignoré des regards,
Au pays pacifique où des clartés sereines
Attardent plus longtemps leur doux sourire épars,
Un bois tout murmurant de sources léthéennes....

Un soupir est dans l’air !... Tout le ciel en frémit !...
Au gré de la lueur plus vive ou plus tremblante,
Le bruit mélodieux s’élève ou s’assoupit,
Si vague, qu’on dirait de la clarté qui chante.

Au loin, par les sentiers, de beaux couples s’en vont.
Au loin, par le mystère adorable des sentes,
Le charme souverain de la douce saison
Mêle plus tendrement les bêtes innocentes.