Page:Séverin - Théodore Weustenraad, poète belge, 1914.djvu/105

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Ce poème, qui, on le voit, tient de la satire autant que de l’élégie, s’achève sur des paroles de confiance et d’espoir. Des temps meilleurs viendront pour Maestricht, le poète n’en doute pas ; le Tout-Puissant se montrera favorable et « remettra le sceptre aux mains de la justice. » En d’autres termes, Maestricht redeviendra belge. La Ville natale est ainsi une manière de poème « irrédentiste. »

Garde-toi de trahir, de renier ta foi ;
Ton passé me prédit un avenir splendide
xxxxxxxxPour tes enfants et toi…


Un doux pressentiment ranime mon courage.
Mon cœur s’épanouit sous un souffle d’amour,
Et, malgré les arrêts d’un sombre aréopage,
Je crois à ton bonheur, je crois à mon retour !

Cette œuvre, trop déclamatoire pour n’être pas médiocre, a des moments d’éloquence et d’énergie. L’énergie la caractérisait surtout dans sa forme première, que nous offrent la brochure publiée en 1834 et la Revue belge de 1835. Les Poésies lyriques, parues en 1849, ne nous en donnent qu’une forme remaniée et atténuée. Les inimitiés s’étaient quelque peu calmées, avec le temps : Weustenraad remplaça le nom du général Dibbets par une désignation vague, « un soldat, » il adoucit quelques expressions trop rudes, il corrigea quelques fautes de goût. Le poème n’en resta pas moins médiocre.

Parmi ces hommes de 1830 qui s’étaient insurgés