Page:Séverin - Théodore Weustenraad, poète belge, 1914.djvu/130

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serve peut-être aux petits États.

En vérité, ces poèmes sont hautement intéressants, et ils le seraient quand même toute valeur littéraire leur ferait défaut. On parle beaucoup aujourd’hui de l’âme belge, pour affirmer ou pour nier son existence. Il semble bien que, si elle exista jamais avec intensité, c’est, d’une façon passagère et sous l’empire de circonstances spéciales, en ce moment où la Belgique, toute chaude encore de la lutte d’où elle était sortie victorieuse, cherchait à affirmer son individualité nationale vis-à-vis des peuples qui la contestaient. Et on vient de voir à quel lyrisme elle sut s’élever, cette âme collective, sous l’influence des premiers progrès réalisés par le nouvel état, et, sans doute aussi, du romantisme, qui régnait à cette époque.