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Page:Séverin - Théodore Weustenraad, poète belge, 1914.djvu/131

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VIII

Weustenraad poète social et humanitaire


Les premières poésies françaises de Weustenraad avaient été, on s’en souvient, une glorification des doctrines de Saint-Simon. Sa ferveur saint-simonienne fut de courte durée et il abjura bientôt le « Nouveau Christianisme. » Le poète se garda cependant de sacrifier les Chants de réveil, qui s’en étaient inspirés. Il ne condamna que le chant IV, jugé sans doute insuffisant ; quant aux autres chants, il les remania, les corrigea et les fondit en un seul poème intitulé le Chant du prolétaire, qui figure dans les Poésies lyriques précédé de quelques vers où Weustenraad parle de son saint-simonisme à peu près comme d’une erreur de jeunesse.

Au reste, les grandes questions agitées dans ce petit livre de début ne cessèrent pas de l’intéresser. Il resta fidèle à son rêve de réforme sociale, démocratique, humanitaire, où l’on reconnaît mainte trace de saint-simonisme. Nous en avons pour preuve une série de poèmes inégaux en importance, dont quelques-uns au moins, datant de la maturité de l’écrivain, sont littérairement remarquables.