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Page:Séverin - Théodore Weustenraad, poète belge, 1914.djvu/146

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Toutes les nations du globe,
Fières de se donner la main,
Pour baiser les plis de sa robe
S’élanceront sur son chemin ;
Tous les peuples de l’ancien monde,
Rois de la terre et rois de l’onde,
Ressuscités par son regard,
Au bord de leurs tombes muettes
Montreront un instant leurs têtes,
Pour le voir passer sur son char.

Il brisera d’un mot la trame,
Œuvre du dogme impur du Mal.
À tous les grands instincts de l’âme
Il rendra leur essor natal ;
Il fera vers son but austère
Marcher l’Esprit et la Matière
Réconciliés sous sa loi,
Et fondera sur la Science
L’auguste et sublime alliance
De la Raison et de la Foi.

Roi des arts et de l’industrie,
Il dira leurs derniers secrets ;
Par l’amour et par l’harmonie
Il sanctifiera le progrès.
Sur les plages les plus barbares,
Géant, il dressera des phares
Resplendissants comme la croix ;
Les monts abaisseront leur cime,
Le désert, l’océan, l’abime,
Reculeront devant sa voix.

Tout un monde invisible encore
Sortira, jeune et triomphant,
Des solitudes de l’aurore,
Des ténèbres de l’occident ;