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Page:Séverin - Théodore Weustenraad, poète belge, 1914.djvu/147

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Et des débris du vaste empire,
Par Rome, Paris et Palmyre
Fondé dans leur jours de grandeur,
Renaîtront vingt cités nouvelles,
Plus glorieuses et plus belles,
Qui sauront garder leur splendeur…


Tout rayonne déjà du consolant sourire
Tombé de leur regard sur l’œuvre des mortels.
Partout l’homme en travail agrandit son empire
Pour élever à Dieu de plus vastes autels.
Plus de sphère interdite à l’essor du génie !
Plus de borne immuable au seuil de la raison !
L’Esprit est libre enfin et la Chair rajeunie
xxxxPrépare, à son tour, sa rançon…

Le siècle était jeune, en 1847, et il avait toutes les candeurs de la jeunesse. On peut aujourd’hui trouver chimériques les espérances qu’il nourrissait, fort de ses premières conquêtes, pour un avenir prochain. Mais enfin elles étaient magnanimes et grandioses, ces espérances, et, envisagées après coup, elles sont touchantes. Trop de poètes romantiques avaient chanté le mal du siècle ; ce que Weustenraad célébrait dans l’Avenir, avec des accents inspirés, c’était l’espoir du siècle. Il ne fut du reste pas le seul. On sait qu’il y eut vers le milieu du dix-neuvième siècle un moment de confiance exaltée. D’autres écrivains exprimèrent le même optimisme, le même espoir, la même foi dans les destinées de l’homme et dans « l’Avenir de la Science ».

Des aspirations semblables se retrouvent dans la