Page:Séverin - Théodore Weustenraad, poète belge, 1914.djvu/148

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charmante pièce en octosyllabiques intitulée les Nuées (1847), que je m’abstiendrai d’analyser, et dans l’enthousiaste et solennel Hymne au siècle (1847), dont je dirai quelques mots.

Cet Hymne au siècle, qui termine le recueil des Poésies lyriques, est un hymne d’allégresse, d’orgueil, de générosité, de liberté, de confiance dans l’avenir, et clôture ainsi par des notes sereines un chant souvent convulsif et douloureux. Pourquoi s’affliger ? La nature est toujours aussi belle et aussi bienfaisante ; l’humanité progresse incessamment ; le développement des sciences et de l’industrie transforme peu à peu la face du monde et permet de compter sur un magnifique avenir. La guerre est détrônée, l’anarchie sera bientôt vaincue :

Reines des nations, la Paix et l’Industrie

Ont détrôné la guerre et vaincront l’anarchie ;
Un seul, prêtre ou soldat, ne règne plus sur tous ;
La grande liberté, mère de notre histoire,

A reconquis l’empire usurpé par la gloire…

De tous côtés, on entend les peuples briser leurs chaînes. Des bornes sont assignées au despotisme des souverains ; c’est l’ère du constitutionnalisme :

Des droits et des devoirs tressés en diadème
Par les élus du peuple, au nom du peuple même,

De plus en plus, les nations se sentent solidaires : celles qui ont pu se libérer offrent spontanément