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Page:Séverin - Théodore Weustenraad, poète belge, 1914.djvu/174

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suivante, adressée par Ch. Rogier à son ami dans les premiers jours de septembre. (Weustenraad a écrit de sa main, en tête de cette lettre : 6 sept. 1848.)

« Il me revient de divers côtés que vous vous plaignez vivement de la nomination de M. Sainte-Beuve ; je ne le vous reproche pas, et mon intention n’est pas de revenir sur les raisons que j’ai eues de vous le préférer, plusieurs de nos amis communs ne vous les ayant pas cachées. Mais voici ce qui m’est aussi rapporté et ce que j’ai peine à croire, malgré la véracité de ceux qui me le disent. On m’assure que vous allez jusqu’à me reprocher un manque de parole. Veuillez recueillir tous vos souvenirs et me dire où, dans quel lieu, quel jour, je me suis engagé positivement à vous nommer à Liège. Vous savez parfaitement qu’aux questions instantes que vous m’avez souvent posées, je vous ai répondu que bien certainement je vous préférais à Van Hulst ; mais que jamais, jamais, vous n’êtes parvenu à m’arracher la promesse de ne pas vous préférer une notabilité littéraire de France. Quand je vous ai annoncé la nomination de Ste-Beuve, vous ne m’avez pas dit, (et vous ne le pouviez pas sans porter atteinte à la vérité), « mais vous me manquez de parole. » D’où vient donc que ce que vous ne m’avez pas dit à moi-même, vous allez le dire à d’autres ? D’où vient que vous ayez continué à me voir, à me parler amicalement, si j’a-