Page:Séverin - Théodore Weustenraad, poète belge, 1914.djvu/178

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nous avons souffert. Maintenant tout est décidé et je me suis résigné.

» Si maintenant d’autres me prêtent des paroles que je n’ai jamais prononcées, je les désavoue. Beaucoup de personnes s’intéressent à moi. Chaque fois qu’elles m’ont demandé des nouvelles, je leur ai fait connaître les faits, tels qu’ils s’étaient passés, ajoutant toujours : je ne sais si je serai nommé, afin de ne pas compromettre votre liberté d’action.

» Je n’ai à me plaindre que d’une chose : c’est que vous ne m’ayez jamais parlé de Sainte-Beuve. Si, immédiatement après le refus de Nisard, vous m’eussiez dit : Je vais maintenant offrir la chaire à Sainte-Beuve, il n’y aurait pas eu de malentendu entre nous. »


La réponse de Rogier ne dut pas satisfaire Weustenraad. Le ministre ne se lave pas entièrement du reproche d’avoir laissé ignorer à son ami ses négociations avec Sainte-Beuve ; et il interprète un peu librement le « prépare-toi toujours, » qui pouvait passer pour une quasi-promesse de nomination.

« Je tiens à préciser les faits, dit-il, et vous comprendrez les motifs de mon insistance.

» Vous reconnaissez, comme vous le deviez pour rester loyal, que vous ne pouvez me reprocher un manque de parole, que je ne vous ai jamais positivement promis la chaire. Votre grief consiste à dire