Page:Séverin - Théodore Weustenraad, poète belge, 1914.djvu/192

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peut plus flatteuse sur le compte de notre compatriote. » Tout cela est bien vague. On voudrait être mieux renseigné sur les éloges de ces « journaux littéraires » et particulièrement sur le jugement « flatteur » du poète de la Maison du berger, une autorité s’il en fut en matière de poésie. À défaut des « expressions d’Alfred de Vigny sur le compte de Weustenraad », nous connaissons celles de deux écrivains qui le suppléent mal, Alexandre Dumas et Émile Deschamps&nbsp[1]. C’est vraiment peu. Le temps n’était pas encore venu, en 1849, où un écrivain belge pouvait espérer que des Français le liraient attentivement et sans prévention.

Weustenraad ne devait guère survivre à la publication de ses Poésies lyriques. Il avait été atteint peu de temps auparavant, dit Eug. Goffart, d’une maladie assez grave. Pour achever de se rétablir, il était allé passer quelque temps à la campagne, probablement chez le mari de sa belle-fille, Jules Borgnet, qui habitait Jambes, près de Namur. Mais sa santé restait ébranlée, semble-t-il. Jaminé nous parle bien « d’un mal qui ne pardonne ni ne s’arrête » et

  1. « Weustenraad aurait été loin, dit E. Deschamps. Il avait la verve, la vigueur, l’image et la pensée. Son instrument poétique n’était pas égal dans toutes les parties, et il y avait des défaillances dans sa versification, à côté de ses plus belles audaces. Le temps et le travail auraient nivelé tout cela. » Cité dans l’ouvrage d’Alvin sur A. Van Hasselt, à propos de l’étude d’Achille Jubinal sur les poètes belges, p. 363.