Frappés, pendant trois jours, par le souffle de Dieu,
Et du gouffre étonné montèrent en colonnes
De larges tourbillons de feu…
La terre, en gémissant, s’entr’ouvrit sous leurs trônes
En voici une troisième, tirée du Haut-Fourneau, qui n’est guère moins remarquable :
Flamme, pendant la nuit, pendant le jour, fumée,
Colonne de vapeur qui portes jusqu’au ciel,
Sous les noms éclatants dont notre orgueil te nomme
Des trésors de la terre et du pouvoir de l’homme
Le témoignage fraternel !…
Ô phare voyageur de l’antique Idumée,
Mais je ne sais si, à ces fortes strophes d’une couleur toute biblique, je ne préfère pas certains vers à la fois imagés, vigoureux et significatifs, qui me semblent être, en fin de compte, ce qu’il y a de plus original dans les Poésies lyriques. Tels sont les alexandrins déjà cités, où le poète s’adresse au remorqueur :
Féconde l’union de l’homme et de la terre…
…Et fais doubler le pas aux peuples en retard…
De tels vers, je me hâte de le dire, sont exceptionnels chez Weustenraad, poète inégal s’il en fut. Je crois qu’ils le seraient même chez des poètes plus doués et moins imparfaits. Et puis cet écrivain a d’autres mérites, que je me contenterai de signaler. Il sait composer. Les poèmes de sa maturité, tout