Page:Séverin - Théodore Weustenraad, poète belge, 1914.djvu/59

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Quant au fond, le Tribun me paraît curieux et digne d’être publié, malgré une certaine obscurité résultant de l’abus du style noble et d’allusions à des événements oubliés ou peu connus. Au fait, ces allusions même n’offriraient-elles pas un intérêt historique ?

Ces trois dernières pièces, exceptionnelles jusqu’ici dans l’œuvre poétique de Weustenraad, sont les manifestations d’un sentiment qui, au début, semble s’être exprimé surtout dans des articles de journal. On dirait que le poète et le publiciste, à cette époque, ne voulaient rien avoir de commun. Le patriotisme belge, qui inspirait Vraisemblablement toute la production journalistique de Weustenraad, n’apparaît encore que çà et là dans ses vers.

Le moment est proche où, sous l’action de diverses circonstances, ce sentiment débordera largement dans son œuvre littéraire. Le poète et le patriote marcheront d’accord, ou, pour mieux dire, ils se confondront. Et, tout d’abord, Weustenraad fera le beau rêve de donner à la Belgique indépendante, sa patrie, une littérature nationale.