Aller au contenu

Page:Séverin - Théodore Weustenraad, poète belge, 1914.djvu/65

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tuelle et politique : la Belgique politique s’est reconstituée ; la Belgique intellectuelle doit renaître ».

Chose remarquable, l’impulsion ne partit pas de Bruxelles, capitale du nouveau royaume, mais de Liège, que F. Grandgagnage, dans son Alfred Nicolas, paru en 1835, appelait un peu ironiquement « l’Athènes de la Belgique ». La grande cité wallonne était alors un ardent foyer de cet esprit de liberté dont le triomphe venait de nous donner l’indépendance. Elle était toujours « la Cité ardente » ! Plus qu’ailleurs dans notre pays, semble-t-il, on y avait conscience d’être belge. « Liège à cette époque, a dit Stecher, avait la fièvre de l’activité politique et même littéraire ; c’était comme un retour de cet esprit d’agitation novatrice qu’on a signalé à la fin du régimes des princes-évêques »[1].

C’est à Liège que fut fondée, dans les derniers jours de 1834, très probablement sur l’initiative de Théodore Weustenraad, auditeur militaire en cette ville depuis 1832, l’Association nationale pour l’encouragement et le développement de la littérature en Belgique. Cette association eut pour organe la Revue belge[2], qui commença à paraître en 1835 ; année

  1. Notice sur F. C. J. Grandgagnage, membre de l’Académie, par J. Stecher.
  2. Il ne faut pas confondre cette Revue belge avec une autre revue du même nom, citée plus haut, et dont l’existence fut des plus éphémère.