Page:Séverin - Théodore Weustenraad, poète belge, 1914.djvu/87

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pendance ». Il s’attache donc à la démontrer, cette nationalité qu’on nous refuse. Il peint les mœurs du peuple belge, il trace un tableau idyllique de l’union, de l’harmonie, de l’ordre qui régnent entre ses concitoyens ; il déroule les annales de la Belgique, évoque la longue série des générations qui défrichèrent le sol, bâtirent les villes, conquirent les droits, gardant jusque dans l’oppression et l’asservissement un indomptable esprit d’indépendance. Il montre partout sur le sol belge les signes d’une indestructible nationalité.

Il est moins heureux quand il répond au reproche de « plagiat, de vol, de contrefaçon ». La cause qu’il défend est mauvaise, et les arguments invoqués en faveur des Belges contrefacteurs sentent le sophisme. Je n’insiste pas. Un passage intéressant est celui où Weustenraad se demande pour quelle raison la contrefaçon, pratiquée par tous les peuples de l’Europe, devrait être interdite aux Belges uniquement. « Le pays le plus limitrophe de la France, disait-on, le pays que protègent et leur drapeau et leurs armes ne devrait pas être le premier à voler des frères. » « Oui, répond Weustenraad, la France protège la Belgique. C’est à l’ombre de ses drapeaux que notre Révolution s’est accomplie et que se consolide notre indépendance. Aussi nous empressons-nous de lui en témoigner ici toute notre gratitude. Mais que la France soit juste à son tour. Qu’elle n’oublie point