Page:Séverin - Théodore Weustenraad, poète belge, 1914.djvu/88

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que, pendant quinze ans, les Belges ont versé, sur tous les champs de bataille de l’Europe, le plus pur de leur sang, pour la défense de son territoire et la propagation des principes de sa Révolution. Qu’elle sache bien que, si jamais les Rois du Nord, dédaignant les leçons de l’Histoire, se disposaient à tenter une nouvelle invasion, les Belges seraient là pour les arrêter à leur premier bond, et feraient à la France un rempart de leur jeune et belle armée ».

La Revue de Paris avait invité « tout ce qu’il y a de plus noble et de plus élevé parmi les écrivains français » à s’adresser aux chambres françaises pour obtenir la suppression de la contrefaçon belge. Weustenraad, en une ample prosopopée, les fait défiler, tous ces écrivains prétendus nobles et élevés, il définit leur œuvre en en soulignant le caractère immoral et antisocial, et nous les montre plaidant successivement leur cause. L’un après l’autre, se présentent à la barre J. Janin, Balzac, Sue, Dumas, Soulié, Hugo, Barthélémy, Sandi, Scribe ; les principaux prennent la parole, et il est permis de les trouver prolixes. En outre, faute de recul, presque tous ces écrivains semblent mis sur la même ligne, et nous nous étonnons aujourd’hui de voir Hugo voisiner avec Soulié et Barthélémy, dans un cortège qu’ouvre Janin et que ferme Scribe.

L’article a souvent le caractère d’une profession de foi littéraire. Weustenraad y relève quelque part