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NOTES D’UNE FRONDEUSE

parmi les apostrophes, les risées, les affronts, les menaient à coups de quenouille !

J’ai attendu huit jours pour dire ce que j’en pensais. Opportunistes, radicaux, royalistes, impérialistes, boulangistes, socialistes ; les députés de tous groupes, les leaders de tous journaux ; quiconque porte la parole, quiconque tient une plume, quiconque possède un atome d’autorité ou de notoriété en ce pays, a, à son tour, craché sur l’inerte majuscule. Elle a été la cagnotte du vomissement général, la poubelle où chacun déversait sa nausée, son profond et incommensurable dégoût !

Chose bizarre ! Cette conciliation des partis que devait opérer le boulangisme, elle s’est faite sur l’X*** — le crachat de Laurent voisinant avec celui de Cornély, le crachat de Lenglé s’agglutinant à celui de Rochefort.

— Ordure ! criait le Général.

— Ordure ! grognait Ranc.

— Ordure ! répétaient les échos des quatre points de l’horizon,

Et l’autre n’a pas bronché ! Il n’a pas arraché son masque, il n’a pas eu le geste de fureur qu’en espérait pour lui. À peine quelques explications, desquelles résulte qu’il ne veut pas compromettre le succès de librairie espéré pour son honteux bouquin…

N’avais-je pas raison de dire qu’il appartient aux femmes désormais, comme l’esclave appartient au gynécée, comme l’eunuque appartient au sérail ?

Mais ici, une question plus grave surgit. On a dit, on a affirmé même, que l’X*** était un député boulangiste.

Celui qui disait cela ajoutait même, d’une façon