JERSEY
I
L’AUBERGE D’EXIL
Ici, m’arrivent les journaux — les journaux de France annonçant que les représailles contre le général Boulanger s’exerceront au-delà de la tombe ; que le fisc, le Trésor, le gouvernement enfin, vont s’acharner sur les dépouilles du mort… quitte à jeter à la rue, sur le pavé brumeux d’automne, la noble fille qui immola ses scrupules à son dévouement ; et la pauvre mère de quatre-vingt-sept ans dont on berce l’inquiétude ignorante avec le mot célèbre de jadis : « Il reviendra ! »
Je ne veux pas croire à ces infamies, elles ne sont point possibles ! Il y a erreur, malentendu, tout ce qu’on voudra mais quelle que soit l’hydrophobie de haine que cet homme ait inspirée de son vivant, je ne la puis admettre assez maladroite pour s’attarder à des